Salle 4 - Hypothèses des modes de vie à Roquemissou

La puissante stratigraphie et la répétition de la fréquentation des lieux sur près de neuf millénaires constitue une rare opportunité de documenter l’évolution du mode de vie des groupes préhistoriques et de leur environnement. De telles séquences sont rares et celle de Roquemissou l’est d’autant plus que, dans la zone 1, la préservation du surplomb rocheux a protégé de la pluie et de la circulation de l’eau toute une partie du site dans laquelle les sédiments ont conservé la couleur et la texture de leurs dépôts originaux. Une telle conservation est si exceptionnelle en plein air qu’un moulage de cette partie de la coupe a été réalisé et est exposé au Musée de Montrozier, permettant à chacun de pouvoir observer cette stratigraphie en détail.

Durant cette longue frange de temps pendant laquelle le site a été fréquenté, le paysage et l’environnement ont beaucoup changé. Les toutes premières occupations (vers 11 500 ans avant notre ère) se placent dans un environnement encore marqué par la dernière période glaciaire, avec un paysage plutôt de type toundra. Dans les occupations suivantes, vers 10 000 ans avant notre ère, de restes de chevaux témoignent de la présence de troupeaux sauvages à proximité du site. Progressivement, au fil des siècles et du réchauffement post-glaciaire, une véritable forêt s’implante progressivement et se densifie, au sein de laquelle les groupes vont pouvoir chasser sangliers, cerfs, chevreuils et aurochs ou récolter noisettes et baies ou autres fruits et racines sauvages. Il faudra attendre la seconde moitié du sixième millénaire pour voir apparaître les premières espèces domestiques apportées par les groupes néolithiques. Leur impact sur l’environnement va s’accroître petit à petit : au Néolithique final (4e et 3e millénaires avant notre ère), la densité des occupations tant sur le site que dans toute la région témoigne d’une très sensible densification de la population. C’est à cette période qu’apparaît la métallurgie du cuivre et que les statues-menhirs, surtout dans le sud de l’Aveyron, viennent délimiter symboliquement des lieux ou des territoires en lien avec une probable segmentation, voire hiérarchisation, des sociétés.

La morphologie même de la paroi a également fortement évolué. Le surplomb « initial », en tout cas lors des premières occupations, était ample de plusieurs mètres, plus d’une dizaine, et devait constituer un des importants attraits des lieux. Mais, la conjugaison des attaques du temps et des éléments à celle de la fragilité de cette roche a entraîné régulièrement la chute de blocs de taille parfois impressionnante, de plusieurs mètres et pour des masses estimés parfois à plus de 40 tonnes ! C’est d’ailleurs une chute brutale et massive de plusieurs de ces très gros blocs qui vient clore le cycle des occupations préhistoriques à Roquemissou, vers 2300 ans avant notre ère.

Film de reconstitution 3D
Roquemissou – Plongée dans la Préhistoire du Causse
Loïc Espinasse et François Daniel
Archeovision Production, filiale de l’UMS

Scène d’un campement au PaléolithiqueScène d’un campement au Paléolithique

Encre carbone, aquarelle et pierre noire.
Illustrations : Josephine Caro
2019-2020

Scène d'un campement au Paleolithique
Scène d’un habitat semi-permanent au MésolithiqueScènes de vie aux différentes périodes d'occupation de l'abri de Roquemissou

Encre carbone, aquarelle et pierre noire.
Illustrations : Josephine Caro
2019-2020

Scène d’un habitat semi-permanent au Mésolithique
Scène d’un habitat pérenne au Néolithique ancien/moyenScènes de vie aux différentes périodes d'occupation de l'abri de Roquemissou

Encre carbone, aquarelle et pierre noire. Illustrations : Josephine Caro - 2019-2020

Scène d’un habitat pérenne au Néolithique ancien/moyen
Scène d’enterrement au Néolithique final en référence à la grotte sépulcrale située à proximité de l’abriScènes de vie aux différentes périodes d'occupation de l'abri de Roquemissou

Encre carbone, aquarelle et pierre noire. Illustrations : Josephine Caro - 2019-2020

Scène d’enterrement au Néolithique final en référence à la grotte sépulcrale située à proximité de l’abri