Synthèse

Roquemissou, une exceptionnelle plongée dans le temps

Depuis 2012, les nouvelles campagnes ont permis de préciser la succession des occupations humaines sur le site, occupé à de très nombreuses reprises, de l’Azilien au Néolithique final, au long de neuf millénaires. Les types d’occupation ont été très variés : depuis la halte de chasse ou une occupation temporaire s’inscrivant dans un parcours régional de quelques jours à quelques semaines, jusqu’à des habitats construits en dur. Au Néolithique final, c’est probablement un véritable village d’agriculteurs-éleveurs qui y était installé, dont les morts reposaient à proximité dans de petites cavités, peut-être également dans les dolmens environnants.


Frise chronologique des occupations humaines à Roquemissou en regard de l’évolution du climat, de l’environnement et des principales évolutions des sociétés humaines. Les carrés rouges représentent les occupations attestées sur le site (en rouge clair, celles dont la position chronologique reste à préciser). Les bandes bleues représentent les périodes de refroidissement des températures (frises illustrées supérieures et inférieures J.-C Vergne ; DAO T. Perrin)
Frise chronologique des occupations humaines à Roquemissou en regard de l’évolution du climat, de l’environnement et des principales évolutions des sociétés humaines. Les carrés rouges représentent les occupations attestées sur le site (en rouge clair, celles dont la position chronologique reste à préciser). Les bandes bleues représentent les périodes de refroidissement des températures (frises illustrées supérieures et inférieures J.-C Vergne ; DAO T. Perrin).


L’attrait de ce pied de paroi était donc grand : présence d’un surplomb offrant un abri naturel, de l’eau douce à proximité, des ressources animales et végétales diversifiées, etc. Mais, fréquenter ces lieux n’était pas non plus sans danger : de nombreux blocs et gros rochers chutaient régulièrement depuis le surplomb, avec des conséquences potentiellement dramatiques.

Les fouilles récentes ont également été l’occasion de mettre en place toute une série d’analyses visant à restituer l’environnement dans lequel vivaient les groupes humains. Les paysages ont beaucoup changé au fil du temps tant en ce qui concerne la topographie que les espèces animales et végétales présentes. Quant aux années à venir, elles devraient permettre de documenter plus précisément les occupations des tout premiers agriculteurs-éleveurs de l’Aveyron.
Vue générale de la topographie actuelle du site de Roquemissou d’après le relevé LIDAR précédent, une fois la végétation gommée<em>(relevé et DAO F. Baleux et C. Calastrenc)

Vue générale de la topographie actuelle du site de Roquemissou d’après le relevé LIDAR précédent, une fois la végétation gommée(relevé et DAO F. Baleux et C. Calastrenc).

Nos connaissances, tant sur le gisement lui-même que sur la Préhistoire récente régionale, ont bien évolué depuis les premiers travaux, et nul doute qu’elles progresseront encore significativement ces prochaines années !.