L’environnement et le paysage dont lesquels ont vécu les groupes préhistoriques ont beaucoup variés au fil des millénaires.
En l’état des recherches, nos premières données sur Roquemissou et son environnement remontent à après la dernière glaciation ; au maximum de cette dernière, il y a environ 20 000 ans, la région était très inhospitalière et un glacier recouvrait l’Aubrac.
Si des groupes humains fréquentaient la région avant cette période glaciaire, comme l’atteste le site du Rescoundudou à Sébazac-Concourès, daté entre 130 000 et 75 000 ans avant notre ère et fréquenté par les hommes de Néandertal (de la période dite moustérienne ; Jaubert, 1988[1]), nous n’en connaissons plus de traces jusqu’à la fin du Paléolithique supérieur (grotte de Reycabrot à Rullac-Saint-Cirq, vers -13 000 ans ; Maury, 1973[2]). Le climat s’est alors nettement radouci, le glacier de l’Aubrac a disparu et la végétation ligneuse regagne du territoire.
Un bon nombre des gros blocs qui parsèment actuellement le sol aux environs du site étaient alors en position primaire, c’est-à-dire en hauteur, et formaient un imposant surplomb rocheux dont il ne reste plus aujourd’hui que des portions très limitées. La paroi elle-même était plus avancée vers la rivière, qui coulait d’ailleurs quelques mètres plus bas et sans doute assez loin de son cours actuel.
[1] JAUBERT J. (1988) ‒ Il y a environ 100 millénaires, l’homme de Néandertal chassait le cheval et le daim au Rescoundudou, Cahiers d’archéologie aveyronnaise, 2, p. 6 16.
[2] MAURY J. (1973) ‒ La Grotte de Reycabrot et le Paléolithique supérieur en Rouergue, Bulletin de la Société préhistorique de l’Ariège, 28, p. 57 77.