Fréquents sur les sites archéologiques, les vestiges céramiques nous renseignent par leurs formes ou par la présence de résidus organiques sur l’usage des pots et sur les pratiques alimentaires.
L’analyse des terres argileuses employées informe sur les sources recherchées, les modes de fabrication et sur la circulation de vases alors témoins de réseaux d’échanges entre communautés.
L’identification des particularités des pots (traits techniques ou décoratifs), propres à chaque communauté, permet de dessiner les frontières sociales.
Enfin, la lecture de l’évolution des techniques de fabrication au cours du temps révèle comment les innovations ont rythmé l’histoire des techniques artisanales.
Dès l’apparition des premières céramiques de Roquemissou vers 5000 ans avant notre ère, leur analyse montre une connaissance approfondie des sources d’argile de la région.
Les argiles des cavités karstiques semblent avoir été plus particulièrement recherchées pour leurs propriétés de plasticité et de résistance à la cuisson remarquables. Ces vases, modelés, possèdent des formes simples parfois munies d’une anse et sont d’usage domestique.
Quelques décorations imprimées ou incisées sur la pâte fraîche avant cuisson peuvent en orner la surface.
À la fin du cinquième millénaire avant notre ère, nous trouvons les vestiges d’une installation très légère, peut-être une grande tente calée entre deux imposants rochers effondrés du surplomb et à proximité de laquelle ont été installés des foyers empierrés.
De très nombreux restes osseux suggèrent que l’abattage d’animaux sauvages était l’un des principaux objectifs de ces installations, qui n’étaient donc, là encore, sans doute que temporaires. Les principales espèces chassées étaient le sanglier, le cerf, l’aurochs et le chevreuil. Ces mammifères peuplaient les forêts alentour et pouvaient être chassés tout au long de l’année. La chasse au petit gibier (blaireau, martre, renard, lièvre) est aussi documentée, ainsi que celle des espèces aquatiques (comme le castor ou la cistude d’Europe) témoignant de l’exploitation de la rivière. La pêche est également attestée. Au Néolithique, l’élevage des animaux domestiques (bovins, cochons, moutons, chèvres) devait avoir d’autres buts que seulement alimentaire (échange, fumier, nettoyage des champs…) puisqu’il semble que les occupants aient toujours privilégié la chasse pour leur alimentation carnée.